Ceratostigma willmotianum - Cératostigme de Willmott
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    Nom commun : Cératostigme de Willmott, parfois, Plumbago de Willmott ou Plumbago de Chine, qui est peut être plus facile à prononcer, nommé par les anglophones 'Willmott's plumbago, 'Chinese plumbago', en chinois 'Min jiäng lan xue hua' (Flocon de neige bleu Minjiang une rivière du Séchuan) , en japonais 'Altair rurimatsuri'.
    Nom latin : Ceratostigma willmotianum Stapf* (1914), pas de synonym retenu.
    famille : Plumbaginaceae.
    catégorie : arbrisseau rhizomateux aux tiges cannelées, rougeâtres, pourvues de poils.
    port : étalé, dense, retombant, arrondie.
    feuillage : caduc, vert franc à vert moyen, virant à l'automne au jaune, jaune orangé, rose soutenu à framboise, ou lorsqu'il fait frais (photo prise un 28 novembre dans le sud de la France), rugueux, pourvu de poils sur les deux faces, devenant presque des crochets, en partie base de la nervure médiane, de couleur framboise. Petites feuilles acaules de 1,5 à 5 cm x 1,2 à 2,5 cm, en forme de losanges, obovale à ovale rhomboïde. Les bourgeons sont à écailles.
    floraison : longue, du printemps jusqu'à l'automne, selon climat et région, de mai-juillet jusqu'en octobre, voire même, jusqu'en novembre, nectarifère, visitée, par certaines espèces de papillons comme le Moro-sphinx (hummingbird hawk-moth) Macroglossum stellatarum, le superbe Robert-le-Diable (comma butterflies) Polygonia c-album et le Machaon ou Grand porte-queue Papilio machaon (common yellow swallowtail) © source photo Démons & Merveilles.
    Réunies en bouquets terminaux, de 3 à 7 petites fleurs, à corolle à 5 lobes, marge dentelée, étamines aux anthères violettes et un style aux stigmates cornus, dans un calice tubulaire.
    couleur : bleu gentiane, bleu de cobalt ou bleu faïence, avec la gorge et le calice tubulaire rouge pourpre.
    fruits : des petites capsules déhiscentes à 5 valves ne contenant qu'une seule graine.
    croissance : rapide.
    hauteur : 0.60 à 1 m, parfois plus, pour un étalement d'environ 1,50 m.
    plantation : au printemps ou à l'automne, selon climat.
    multiplication : par marcottage naturel, par division des touffes, au printemps et par semis spontané à proximité.
    sol : ordinaire, bien drainé, préférence pour le calcaire.
    emplacement : soleil ou soleil partiel, éviter le plein sud, feuillage en berne.
    zone : 8-10, U-K hardiness H4, USDA zone 6b-10, tolère aisément jusqu'à - 20 °C, une fois installé, adapté aux embruns et à la sécheresse, indices* de résistance à la sécheresse 2/6, deux mois sans eau.
    origine : sud-ouest et nord-ouest de la Chine, dans les vallées du Séchouan, dans le xian de Qingchuan, Gansu, dans le xian de wen (Wenxian), Yunnan, au Tibet (Zhejiang) et à l'ouest de la province du Guizhou, consulter la carte.
    entretien : arroser les deux premières années, après la plantation, pour favoriser un bon enracinement, mais sans excès, supprimer les fleurs fanées et desséchées, tailler les rameaux secs. Il est souvent conseillé de le rabattre au sol au début du printemps ou d'effectuer une taille de mise en forme, après la floraison.
    maladies et ravageurs : exempt de ravageurs, peut-être sujet à l'oïdium (powdery mildews).
    Les jeunes feuilles sont broutées par les cervidés, comme le muntjac d'Asie qui a été introduit en Europe au début du 20e siècle, lire l'article de D. Marylou Terlin, ONCFS, publié le 16 janvier 2018.
    NB : son nom Ceratostigma, Cératostigme vient du grec 'ceratos' qui vient de 'ceros' qui désigne la corne et du mot grec 'stigma', qui signifie 'piqûre, tatouage (marquage au fer), faisant peut-être référence à la forme cornue des stigmates de ses fleurs (cornicules) et son nom spécifique willmotianum donné par le jardinier de Kew garden, Ernest H.Wilson*, qui le dédie à un membre de la RHS*, Miss Ellen Ann Willmott (1860-1934), une riche héritière anglaise, une passionnée de plantes, qui a fiinancé ses expéditions et qui a oeuvré au début, dans l'aménagement de son jardin de Warley Place, dans l'Essex, aujourd'hui, c'est hélas, un jardin à l'abandon.
    Par la suite, elle s'installe à la Villa Boccanegra entre Menton et Vintimille où elle séjourne de 1906 à 1913, y créant un jardin d'acclimation et peut-être d'un autre qui serait en Savoie, vers Trésserve.
    Elle finance, entre autres, une expédition en Asie centrale, vers 1901, car grâce aux expéditions qu'elle a organisées, financées ou coparrainées, et parfois même qu'elle a accompagnée, ont permis d'introduire de nouvelles espèces dont 200 d'entre elles, lui ont été dédiées, sous son nom de famille comme ici willmottianum ou willmottiae aussi sous le nom de son jardin Warley ou Warleyensis ainsi que des obtentions sous le nom de 'Miss Willmott'', mais cette passion des plantes, lui a fait dépenser une immense fortune et la conduite à la faillite.
    D'ailleurs, c'est son intervention auprès de Wilson, à la demande de Charles Sergent de l'Arnold Arboretum de Boston, qu'il retourne en Chine en 1906. Deux ans plus tard, dans la province du Séchouan, le long d'une rivière Min, il collecte des graines qu'il adresse à plusieurs personnes, des graines de ce Plumbago de Willmott, et il n'y a que Miss Wilmott qui parvienne à obtenir deux plantes, l'une cultivée dans son jardin de Warley et l'autre chez sa soeur Rose à Spetcheley park et c'est à partir de ses spécimens que le taxonomiste Otto Staff*, en fait la première description en 1914 à Kew.
    Avec Gertrude Jekyll, ce sont les seules femmes à avoir été nominées par la RHS pour la prestigieuse médaille Victoria en 1897, médaille qu'elle n'est pas venue chercher, devant le lendemain assisté au mariage du baron de Mount Stephen avec Georgiana Tufnell, la confidente de la Reine consort Mary de Teck (1867-1953), conjointe du Roi Georges V (1865-1936).
    Ce genre ne comprend que 8 espèces de vivaces herbacées ou de petits arbustes caducs ou semi-persistants, dont 2 d'entre elles sont dédiées à des femmes. Des espèces originaires de l'Asie du Sud-Est, principalement dans la chaîne de l'Himalaya, 5 d'entre elles originaires de Chine occidentale et 2 autres de l'est de l'Afrique.
    Ce Cératostigme de Willmott est idéal pour illuminer, les massifs de vivaces ou d'arbustes avec sa très longue floraison bleue et son feuillage qui apporte une belle note rouge vif à framboise à l'arrière-saison, également cultivé dans des potées pour colorer balcons, patios et terrasses.
    Propriétés et utilisation :
    Le cerato ou Plumbago fait partie des fleurs de Bach, destinées aux personnes qui manquent de confiance en elles, et doute de leur intuition, qui ont besoin des autres et de leur avis pour prendre une décision, qui a besoin de la caution des autres. Vivant dans un doute constant et se laissant influencer par les autres, par leurs opinions et les modes et les courants du moment.
    Prescrit pour retrouver confiance en soi, la spontanéité, l'intuition et le courage dans ses convictions.
    Parmi les 28 élixirs de Bach, c'est le seul qu'il a obtenu à partir des fleurs d'une plante cultivée.
    Parmi les cultivars, citons :
    - Ceratostigma willmottianum 'Forest Blue', environ 1 m, au feuillage vert sombre, virant au rouge orangé à l'automne, floraison tardive à la fin de l'été (août-octobre) d'un bleu cobalt.
    Ceratostigma willmottianum 'Forest Blue Lice', drageonnant, environ 1 m x 1,50 m, feuillage caduc, vert foncé virant au rouille orangé à l'automne, longue floraison de septembre jusqu'en novembre, des fleurs plus grandes et d'un bleu cobalt.
    - Ceratostigma willmottianum 'Palmgold', commercialisé aussi sous le nom de Desert Skies 'Palmgold', de 0.50 à 1 m de haut, caduc, au feuillage jaune-vert, floraison de juin jusqu'en octobre, d'un bleu cobalt, à protéger durant l'hiver.
    Les 2 autres espèces, présentes dans l'Encyclopédie :
    - Ceratostigma griffithii C. B. Clarke., Cératostigme de Griffith, consulter sa fiche.
    - Ceratostigma plumbaginoides Bunge, Cératostigme de Lady Larpent, consulter sa fiche.
    Les 6 autres espèces du genre :
    - Ceratostigma abyssinicum Aschers., synonymes retenus, Ceratostigma speciosum Prain, Valoradia abyssinica Hochst., le Cératostigme d'Abyssinie, nommé par les anglophones 'Leadwort', originaire du nord de l'Éthiopie en Abyssinie*, au sud de l'Érythrée, à l'est du Soudan, présent au Kenya et en Somalie, c'est-à-dire la Corne de l'Afrique, en zone montagneuse, arbrisseau persistant, au feuillage obovales-elliptiques à marge finement dentelée, virant au rouge-bronze à l'automne, de 60 à 90 cm de haut, floraison l'été, d'un pâle bleu ciel, légèrement violacé en coeur, zones de rusticité 9-10.

    - Ceratostigma asperrimum Stapf ex Prain, pas de synonyme retenu, originaire du Burma (à l'ouest du Myanmar, autrefois la Birmanie).

    - Ceratostigma minus Stapf ex Prain, un seul synonyme Ceratostigma minus f. lasaense T.X.Peng, le Cératostigme tout petit est endémique au sud-ouest de la Chine, dans les provinces limitrophes du Séchouan et du Yunnan, un arbuste caduc, au port buissonnant, de 0,40 à 1 m de haut, feuillage persistant marginé d'un liseré rouge, floraison à la fin de l'été début de l'automne qui se caractérise par ses fleurs d'un éclatant bleu outremer, la partie tubulaire est d'un rose fuchsia violacé. On le trouve rarement dans les jardins en France.

    - Ceratostigma polhilli Hort. ex Bulley, Cératostigme de Polhill*, ce nom après révision en 2012 n'est pas résolu pour The Plant List, mais, il figure dans la flore de la Chine occidentale, un arbrisseau qui aurait été parfait à utiliser dans les rocailles alpines.

    - Ceratostigma speciosum Prain, Cératostigme élégant, est donné pour synonyme de Ceratostigma abyssinicum, originaire de la Corne de l'Afrique, en Somalie, au Kenya, au Soudan et au nord de l'Éthiopie, en Abyssinie, dans une région montagneuse, arbrisseau au feuillage persistant étroit, obovale et spatulé, planche à découvrir au Muséum de Paris, dans l'Herbier.

    - Ceratostigma ulicinum Prain, pas de synonyme retenu, le Cératostigme faux-ajonc, originaire du Népal et dans la région autonome du Tibet, notamment, dans le comté de Gyantsé, entre 3 000 et 4 000 m d'altitude, arbuste caduc de 20 à 60 cm de haut, consulter dans l'Herbier de Kew, le spécimen découvert en 1904, à la frontière tibétaine, vers 3 900 m d'altitude, voir la planche.

    - Ceratostigma stapfianum Hosseus, pas de synonyme retenu, Cératostigme de Stapf*, se rencontre dans l'ancien Siam, aujourd'hui la Thaïlande, à floraison bleu pâle, légèrement violacée.


    Annotations :
    *Abyssinie en éthiopien 'Al-Habash', c'est une région de la Corne de l'Afrique, située au nord de l'actuelle Éthiopie, à l'est du Soudan et au sud de l'Érythrée, l'ancien empire éthiopien, voir https://img.over-blog-carte.

    *Bach, médecin, bactériologiste britannique, Edward Bach (1886-1936), qui a travaillé au Royal London Homoeopathic Hospital tout en poursuivant ses travaux sur les vaccins dans son laboratoire, c'est à cette époque-là qu'il a commencé à prescrire des nosodes et qu'il a été nommé le deuxième Hahnemann*.

    En 1930, il s'intéresse aux plantes, abandonne son travail et quitte Londres, et s'installe jusqu'en 1936 au sud-est de l'Angleterre, dans l'Oxfordshire, à Mount Vernon, s'intéressant progressivement à la florithérapie, qui consiste à soigner des états émotionnels négatifs grâce à des macérations de plantes, récupérant ainsi les vibrations énergétiques de la plante après l'avoir exposée au soleil et faites infuser dans de l'eau, récupérer quelques gouttes de cet élixir mère pour le mettre dans de l'alcool, inventant ainsi les élixirs floraux qu'il décline dans un répertoire de 38 plantes.

    *Hahnemann, médecin allemand, Samuel Hahnemann (1755- 1843), père fondateur de l’homéopathie.
    *Indice, indices de résistance à la sécheresse : indice : 1 - jusqu'à 1 mois sans eau, indice : 2 - jusqu'à 2 mois sans eau, indice : 3 - jusqu'à 3 mois sans eau, indice : 4 - jusqu'à 4 mois sans eau, indice : 5 - jusqu'à 5 mois sans eau, indice : 6 - jusqu'à 6 à 7 mois sans eau, correspond à des zones désertiques.

    *Polhill, dédié au botaniste britannique Roger Marcus Polhill (1937-), qui exerce aux jardins botaniques royaux de Kew, le spécialiste des Santalacées et des légumineuses dont un genre d'Afrique australe Polhillia lui a été dédié ainsi que 16 espèces sous la forme polhilliii.
    Auteur de nombreux ouvrages sur les Santalaceae du Kenya, Tanzanie et Ouganda. Dont "Angiospermae / Santalaceae", édité à Rotterdam en 2005, et il contribue à la publication de Flora of Tropical East Africa, éditée par Kew en 1952 et en 2005.

    *RHS., abréviation pour The Royal Horticultural Society, la Société Royale d'Horticulture, fondée à Londres le 7 mars 1804, elle décerne chaque année à de nouvelles obtentions, "The Award of Garden Merit" (AGM), au cours du Chelsea Flower Show, qui se déroule 5 jours durant du 23 au 27 mai à l'Hôpital Royal de Chelsea, à Londres. C'est l'une des plus grandes expositions florales au monde.
    Cette distinction, l'AGM, est la référence qui aide, chaque année, les jardiniers britanniques à choisir les meilleures plantes pour leur jardin.
    La RHS à partir de 1869, décerne chaque année la Médaille commémorative Veitch 'en l'honneur de James Veitch, qui est décernée à des jardiniers, des collecteurs, des botanistes ou des scientifiques de toute nationalité, qui ont contribué et marqué leur époque par leurs actions.

    *Stapf, botaniste et taxonomiste autrichien Otto Stapf (1857-1933) l'assistant d'Anton Kerner en désaccord avec celui-ci en 1890, il part en Angleterre et travaille comme assistant principal, aux Jardins Botaniques Royaux à Kew, en charge de l'Herbier de 1909 jusqu'en 1920.

    *Wilson, jardinier collecteur anglais Ernest Henry Wilson (1876-1930), surnommé le Chinois, jardinier à Kew Garden qui entre 1899 et 1919 effectue plusieurs séjours en Chine comme collecteur, expressément mandaté par les célèbres pépinières Veitch & Sons (Exeter- Angleterre), de là diffusé par la suite dans les parcs et les jardins du reste de l'Europe. Abréviation botanique Wils.
    En 1906, il effectue un nouveau voyage en Chine, en compagnie du botaniste américain Charles Sprague Sargent (1841-1927), fondateur de l'Arboretum Arnold de Boston (Massachusetts), c'est ainsi que courant 1907, les deux premiers 'Paperbark Maple' Acer griseum y furent introduits.
    En collaboration avec le botaniste américain Alfred Rehder (1863-1949), il publie en 3 volumes de 1913 à 1917 : 'Plantae Wilsoniae', sur les collections chinoises, avant que Rehder ne devienne le conservateur de l'Herbier de l'Arboretum d'Arnold de Boston. Les trois volumes sont consultables à la BHLibrary.
    natacha mauric© 31/10/2000 ® Jardin ! L'Encyclopédie
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